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Soutra coeur de diament

Le Cœur de Diamant (Vajracitta Sūtra).

L’enseignement du Bouddha sur la Conscience Universelle Notion préliminaire, dont le mot le plus important dans le vocabulaire bouddhique est « Dharma ». Ce mot sanskrit a trois significations : 

1. Toute chose matérielle, immatérielle ou imaginaire. 

2. L’enseignement du Bouddha. 

3. La Conscience Universelle, la Vérité Absolue, l’essence de toute chose, la Vraie Identité de chacun de nous. Dans le Sūtra Vajracitta (Le Cœur de Diamant) le Bouddha essaye de nous expliquer ce qu’est la Conscience Universelle, le Dharma, notre Vraie Identité, et sa merveilleuse qualité créatrice d’où vient la Loi Causale de la nature. Le Bouddha nous dit ensuite comment il faut appliquer la Loi Causale de la nature pour parvenir aux quatre premiers niveaux de sainteté jusqu’à la perfection totale des Bouddhas. Le traducteur : T. H. D. L 4 Avant-propos e Cœur de Diamant est le recueil de la conversation entre le Bouddha Śākyamuni et le Bodhisattva Mañjuśrī. Dans cette conversation chaque mot, chaque expression a un sens précis, une importance indiscutable pour nous faire comprendre la Loi Causale appliquée à nos actes, à notre parole et à notre pensée, pour nous montrer notre Vraie Identité, notre Vraie Conscience immuable, indestructible depuis toujours. Ce Sūtra a une importance primordiale pour le bonheur de tous, car, il nous dit pourquoi il faut faire le bien, éviter le mal, vivre conformément à notre Vraie Nature, notre Conscience. C’est pourquoi le lecteur doit être très attentif pour la compréhension et la mémorisation de chaque passage de ce Sūtra. Vénérable Dr. Thích Huyền-Vi L 5 PREFACE e recueil de la conversation entre le Bouddha Śākyamuni et le Bodhisattva Mañjuśrī au mont des Vautours contient une philosophie très profonde avec l’immuable Loi Causale de la nature. C’est la Vérité que le Bouddha veut nous apprendre pour :  Notre bonheur dans la vie courante : faire le bien et éviter le mal.  Notre bonheur éternel : vivre conformément à la Conscience Universelle. Cet enseignement est transmis directement entre les Saints; c’est le Dhāraṇī (enseignement condensé et secret) des Trois Ecoles Bouddhiques (le Zen, la Terre Pure et Tantrisme). Ce Sūtra est merveilleusement puissant et bénéfique, car il peut nous aider à surmonter et à éviter tous les malheurs, il peut transformer la souffrance en bienêtre, la méchanceté en bienfaisance, la mort en vie. Le lecteur journalier de ce Sūtra verra sa sagesse augmentée et sa santé améliorée progressivement de jour en jour. C’est pourquoi nous conseillons vivement à tous les lecteurs de bien vouloir faire propager ce Sūtra dans les quatre coins du Monde pour que les autres puissent le lire et le mette en pratique; ce bienfait est vraiment immense. * C 6 Le Cœur de Diamant L’enseignement du Bouddha sur la Conscience Universelle insi ai-je entendu : Une fois le Bouddha était au mont des Vautours, sur son siège de pureté, devant un auditoire composant de Bodhisattva, de Śrāvaka, de Dieux, de dragons, des huit espèces célestes. En ce moment, il y avait d’innombrables Bhikṣu, Bhikṣunī, Upāsaka, Upāsikā novices qui pensaient que le Bouddha allait donner un enseignement Mahāyāniste trop profond, difficile à comprendre; ils voulaient prier le Bouddha de bien vouloir donner un enseignement à leur niveau en utilisant un langage plus simple pour les initier à la connaissance des Bouddhas; mais ils n’osaient pas s’approcher du Bouddha pour adresser la parole. Le Bodhisattva Mañjuśrī, connaissant leur pensée, se leva, s’approcha du Bouddha et dit : « Honoré du Monde ! Nous vous prions de bien vouloir utiliser des moyens appropriés pour montrer aux novices leur Vraie Nature de Bouddha (la Conscience universelle); grâce à cette connaissance les novices auront la foi dans la Doctrine et la A 7 confiance en eux-mêmes, ne seront pas déroutés par les mauvais Maîtres, et s’avanceront plus facilement dans la Voie ». Le Bouddha dit : « Bonne idée ! Félicitations ! Ô Mañjuśrī, vous avez bien fait de me demander d’utiliser des moyens convenables pour expliquer le Conscience Universelle aux auditeurs de trois niveaux différents (haut, moyen, bas), pour que les novices, même à la période finale de mon enseignement1 , puissent se progresser dans le bon chemin. C’est pour vous et pour les gens dans cet avenir lointain que je vais donner l’enseignement de base le plus important. Ecoutez bien ! ». Tous les auditeurs gardaient le silence pour bien écouter. Le Bouddha dit au Bodhisattva Mañjuśrī : « Il y a un Dhāraṇī appelé « le Cœur de Diamant » qui assure à son lecteur et à son auditeur le résultat de la sainteté ». 1/ Un auditeur demanda : « Honoré du Monde ! Que veut dire « le Cœur de Diamant ? ». 1 La propagation du Bouddhisme en ce bas-monde est divisée en trois périodes. La première période : Période de la Loi Authentique (Saddharma). Elle débute avec la réintégration au Nirvāṇa du Bouddha Śākyamuni. Elle dure 500 ans. La deuxième période, c’est la période de la Loi contrefait (pratirupāka) qui dure 1000 ans. Nous nous trouvons dans la troisième période : Période finale du Bouddhisme (pascimadharma) qui va durer 10000 ans. Đoàn Trung Còn. Dictionnaire des termes bouddhique p. 289. 8 Le Bouddha dit : « Le Cœur de Diamant » est la Conscience Universelle que tout le monde a. C’est grâce à cette Conscience fondamentale que les êtres vivants puissent s’identifier, se reconnaître. Pourquoi ? Parce que le bien et le mal proviennent tous de cette Conscience. Quand notre conscience produit le bien, nous sommes heureux. Quand notre conscience produit le mal, nous sommes malheureux. La conscience est le patron du corps, le corps est la manifestation de la conscience. Pourquoi ? Parce que le Bouddha est un produit de la conscience, la Voie est acquise par la conscience, la vertu est contenue dans la conscience, la bienfaisance est conçue par la conscience, le bonheur est créé par la conscience, le malheur est fabriqué par la conscience. C’est la conscience qui créé le paradis, c’est aussi la conscience qui créé l’enfer. C’est la conscience qui créé des Bouddhas, c’est aussi la conscience qui créé des êtres vivants malheureux. C’est pourquoi quand notre conscience est dans le droit chemin, nous sommes des bouddhas; quand notre conscience est dans le mauvais chemin, nous sommes des mara (fantômes, mauvais esprits); quand notre conscience réalise la compassion, nous sommes des dieux ou des humains; quand notre 9 conscience réalise la méchanceté, nous sommes des rākṣasa (démons). La conscience est la semence du bien et du mal. Si quelqu’un peut reconnaître et maîtriser sa conscience, éviter de faire du mal, faire toujours le bien, agir suivant l’enseignement du Bouddha, suivre les vertus et les vœux du Bouddha, le Bouddha dit que celui-là deviendra bientôt un bouddha. Celui qui veut suivre la Voie du Bouddha, mais qui ne connaît pas encore sa conscience, ne pourra jamais devenir un bouddha. Celui qui connaît bien sa conscience, sa vraie nature, et qui met en pratique l’enseignement du Bouddha, deviendra sûrement un bouddha. Il mérite beaucoup plus que celui qui lit le Vajra Sūtra trois cent mille fois. Ses mérites sont incomparables. Pourquoi ? Parce que les Bouddhas et leur enseignement suprême proviennent tous de leur conscience intarissable, immuable, pure, sacrée que j’appelle « le Cœur de Diamant ». Celui qui connaît ce Cœur, connaît le cœur des Bouddhas. Ainsi les Bouddhas et les êtres vivants ont la même Conscience. La différence est que les Bouddhas vivent conformément à cette Conscience, tandis que les êtres vivants, s’attachent à des choses périssables provenant de leurs illusions, ignorent cette Conscience ». 10 2/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Que veut dire Vajra Sūtra ? » Le Bouddha répondit : « Vajra (diamant) veut dire notre Vraie Nature. Sūtra (livre de Doctrine) veut dire notre Vraie Conscience. Celui qui comprend sa Vraie Conscience, sa Vraie Nature possède déjà la Doctrine Suprême en soi. Ses six organes des sens rayonnent de lumière partout sur la terre comme dans le ciel. Il possède toutes les vertus et toutes les qualités, aussi nombreuses que le nombre des grains de sable dans le Gange. Il atteindra les quatre premiers niveaux de Sainteté2 , les trois niveaux intermédiaires de Sagesse3 , les dix niveaux supérieurs de Sainteté4 , jusqu’à la perfection totale d’un Bouddha avec les trente deux traits de noblesse et les quatre-vingt signes de beauté. Toutes les vertus et toutes les qualités sont mises en évidence dans notre conscience, par nos actes méritoires; aucune qualité ou vertu saintes ne vient de l’extérieur. Pourquoi ? Parce que celui qui comprend sa Vraie Conscience, sa Vraie Nature, 2 Śrota āpanna, Sakṛdāgāmin, Anāgāmin et Arhat. 3 1. Les dix degrés de compréhension (Thập Tín). 2. Les dix degrés de pratique (Thập Trụ). 3. Les dix degrés de pureté (Thập Hạnh). 4 Les dix Terres (Dasabhūmi - Thập Địa). 

11 entend toujours le Bouddha de sa conscience en train de prêcher la Doctrine, voir toujours le Bouddha de sa conscience en train d’utiliser ses pouvoirs surnaturels pour sauver les malheureux. Celui qui comprend le sens de cette image est le vrai pratiquant du Sūtra Vajra; il aura un corps de Diamant impérissable ». 3/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda alors au Bouddha : « Honoré du Monde ! Dans le Vajra Sūtra, vous avez souvent complimenté celui qui entretient une strophe de quatre lignes pour bien la comprendre et pour l’expliquer aux autres, car son mérite est beaucoup plus grand que la donation des pierres précieuses à tous les pauvres du monde, ou le don de sa vie aux autres matin, midi et soir pendant des milliers de vies successives. Honoré du Monde, nous ne comprenons pas ce qu’est cette strophe de quatre lignes ». Le Bouddha dit : « Tous les êtres vivants possèdent la Conscience de Bouddha. Cette Conscience Universelle n’est jamais née et n’a jamais disparu. Elle existe depuis toujours. C’est la connaissance et l’ignorance de l’existence de cette Conscience qui font la différence entre les Bouddhas et les êtres vivants. Pourquoi ? Parce 12 que les êtres vivants sont aveuglés par leurs attachements aux illusions pendant d’innombrables vies, et que les Bouddhas sont toujours éveillés à la Conscience Universelle. Si quelqu’un veut parvenir à la perfection totale d’un bouddha, son travail progressif doit comporter quatre parties appelées une strophe de quatre lignes, ce sont les quatre réalisations suivantes : 1. Notre corps n’existe pas réellement, 2. Notre conscience n’existe pas réellement, 3. Notre identité n’existe pas réellement, 4. L’enseignement du Bouddha n’existe pas réellement. Pourquoi notre corps n’existe-t-il pas réellement ? Notre corps est créé par la fécondation d’un ovule, par un spermatozoïde. Il a neuf bouches d’égouts qui sécrètent toujours des ordures. Ce n’est qu’un rassemblement de quatre agrégats (la terre, l’eau, le vent, le feu) qui doivent se désintégrer un jour. Un sage doit savoir que son corps est temporaire, qu’il n’existe pas réellement (qu’il n’est pas éternel), qu’il va disparaître. Mais, c’est grâce à ce corps humain qu’on puisse apprendre la Doctrine et pratiquer la Voie plus facilement que les autres espèces. C’est la première ligne de la strophe. 13 Un sage examine sa conscience. Il voit que sa faculté de savoir existe en permanence et ne change jamais, c’est la Vraie Conscience toujours pure et sacrée. Il voit aussi que ses connaissances venant de la perception des choses par les organes des sens sont imparfaites et changeantes, dépendant de l’état de santé des organes, c’est sa fausse conscience qui disparaîtra un jour avec les organes des sens. Cette fausse conscience n’existe pas réellement. C’est la deuxième ligne de la strophe. Un sage examine son identité, il voit que son corps est périssable, que sa fausse conscience est périssable, qu’il n’a donc pas d’identité individuelle. Il voit aussi que sa faculté de savoir reste toujours immuable mais très enrichissante, silencieuse mais créatrice, invisible mais rayonnante, illimitée et sacrée, que cette faculté de savoir est la même pour tout le monde, que son identité n’existe donc pas réellement. C’est la troisième ligne de la strophe. Un sage examine l’enseignement du Bouddha. Il voit que cet enseignement n’est qu’un moyen pour nous aider à reconnaître la Conscience Universelle, notre vraie identité. C’est comme on utilise l’eau pour laver la poussière, comme on utilise les 14 médicaments pour guérir une maladie. Sans poussière, on n’a pas besoin d’eau, sans maladie on n’a pas besoin de médicaments, sans êtres vivants malheureux, on n’a pas d’enseignement du Bouddha. L’enseignement du Bouddha n’existe donc pas réellement. C’est la quatrième ligne de la strophe. Cette strophe de quatre lignes ouvre la Voie pour aller de la vulgarité à la sainteté. C’est grâce à ces quatre lignes que tous les Bouddhas du passé, du présent et du futur parviennent à la perfection totale. Tous les Bodhisattva dans le dix directions du monde s’appuient sur ces quatre lignes pour réussir. Pourquoi ? Parce que  Celui qui comprend la première ligne et la mettre en pratique, parviendra au premier niveau de sainteté, le Śrota āpanna.  Celui qui comprend la deuxième ligne et la mettre en pratique, parviendra au deuxième niveau de sainteté, le Sakṛdāgāmin.  Celui qui comprend la troisième ligne et la mettre en pratique, parviendra au troisième niveau de sainteté, l’Anāgāmin.  Celui qui comprend la quatrième ligne et la mettre en pratique, parviendra au quatrième 15 niveau de sainteté, l’Arhat. Cette strophe de quatre lignes est la porte d’entrée de la Doctrine des Bouddhas. Celui qui l’entretient, la récite, l’explique aux autres pour qu’ils comprennent « le trésor de connaissance des bouddhas », parviendra sûrement à la perfection totale d’un bouddha, sans aucun doute. C’est pourquoi j’ai dit que son mérite est beaucoup plus grand que celui de la donation des pierres précieuses ou même de la vie ». Le Bouddha dit au Bodhisattva Mañjuśrī : « Tous les Bouddhas et tous les êtres vivants ont la même Conscience, c’est pourquoi il suffit de comprendre cette Conscience et de suivre la Voie pour devenir bouddha. Chaque personne possède déjà en soi la bouddhéité (la nature de bouddha), mais si l’on n’a pas la foi en elle et ne suit pas la Voie on ne peut pas devenir bouddha. La Voie consiste à accomplir les actes suivants : 1. Respecter les Pratimokṣa (ou Śīla). Ce sont des règles de conduite pour se purifier. Par exemple : Ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère, ne pas mentir, ne pas consommer de drogues, etc. 2. Suivre le guide d’un bon maître. 3. Comprendre sa Vraie Conscience, sa Vraie 16 Nature. 4. Accomplir des actes méritoires. 5. Nouer de bonnes relations amicales avec des gens vertueux et intelligents. 6. Comprendre la Loi Causale et abandonner les illusions provenant des organes des sens. 7. Ne pas croire à la superstition, à la magie et aux mauvais esprits. 8. Chercher à comprendre la vraie nature et le sens propre des choses, ne pas s’attacher aux choses matérielles. 9. S’efforcer de progresser dans la pratique des vertus du Bouddha. 10. Mettre en application l’enseignement du Bouddha dans la vie courante. Celui qui accomplit ces dix actes méritoires, parviendra rapidement à la perfection totale d’un bouddha. Et puis, ô Mañjuśrī, après mon départ au nirvāṇa, pendant la période finale de mon enseignement, il y aura des gens de très bas niveau intellectuel et spirituel. Quoiqu’ils soient végétariens, leur esprit reste obscur, leur caractère orgueilleux, ils ne se baissent pas pour trouver un bon maître pour apprendre la Doctrine et suivre la Voie. Ils sont pleins de préjugés, ils croient que 17 leur connaissance est la meilleure; quand ils ont appris quelques leçons sur la Doctrine, ils prétendent avoir tout compris; quand ils arrivent à un certain niveau dans la Voie, ils prétendent être un Bodhisattva ou un Bouddha. Ces gens-là, bornés par leur orgueil, ne pourront pas éviter des conséquences désastreuses. Pourquoi ? Parce qu’une fausse graine de bodhi (sagesse) ne pourra jamais devenir l’arbre bodhi. Après leur mort, ils doivent passer des milliers de vies successives pour avoir reprendre le corps humains ». 4/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Pourquoi y a-t-il quatre espèces d’êtres vivants sur terre ? Quels sont les karma (actions passées) qui conduisent les gens à devenir ces quatre différentes espèces animaux ? ». Le Bouddha répondit : « Tous les êtres vivants ont leurs karma accumulées depuis la nuit des temps par leurs actions mauvaises, malsaines, contraires à la nature, qui les éloignent de plus en plus de la sagesse, et les attachent de plus en plus aux illusions. Celles-ci les poussent à la cupidité, à la colère, aux passions, puis à tuer, à voler, à mentir, à toutes sortes de péchés qui les conduisent donc dans les différents chemins de la 18 renaissance. Selon leurs modes de reproduction ils sont classés en quatre espèces : 1. Les ovipares sont les êtres vivants nés des œufs comme des oiseaux, des poissons. Dans leurs vies antérieures, ils étaient cupides et rusés, ne pensaient qu’à obtenir une position plus haute ou plus profonde que celle des autres. C’est pourquoi maintenant, quand ils voient l’homme, les oiseaux s’envolent dans le ciel, et les poissons plongent dans les profondeurs des eaux. 2. Les vivipares sont les êtres vivants nés des fœtus comme des hommes, des signes, des chiens etc. Dans leurs vies antérieures, ils étaient avides de plaisirs sexuels. Maintenant, s’ils gardent une vie spirituelle plus élevée ils deviennent des humains qui se déplacent avec leur corps en position verticale; s’ils ont une vie spirituelle plus basse, ils deviennent des animaux qui se déplacent avec leur corps en position horizontale. 3. Les êtres vivants des milieux humides comme des insectes, des termites, des crabes, etc. Dans leurs vies antérieures, ils étaient avides de plaisirs gustatifs excessifs dans des festins tumultueux. 4. Les êtres vivants nés des métamorphoses comme des chauves-souris, des papillons, des 19 cigales, etc. Dans leurs vies antérieures, ils étaient très changeants dans leurs idées, leurs opinions, leurs pensées, ils ne respectaient pas ce qu’ils avaient dit. Ô Mañjuśrī, parmi les êtres vivants des quatre espèces (les ovipares, les vivipares, les nés des milieux humides, les nés des métamorphoses), et parmi les êtres vivants des six mondes (les dieux, les hommes, les asura ou génies, les condamnés à l’enfer, les âmes errants, les animaux), les hommes occupent la place la plus favorable à l’évolution spirituelle. Tous les Bouddhas étaient des humains avant d’atteindre la perfection totale. L’homme est le terrain le plus fertile en karma. En acquérant de bons karma, il progresse dans la sainteté; en acquérant de mauvais karma, il sera condamné à l’enfer ou à l’animalité qui est encore pire puisqu’il est très difficile pour un animal de parvenir à l’état humain ». 5/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde, quelle est la différence entre les cinq catégories d’œil ? ». Le Bouddha dit : « Je vais vous expliquer les cinq catégories d’œil. Ecoutez bien. 1. L’œil charnel voit des objets éclairés, mais ne voit pas des objets non éclairés; il voit devant, 20 mais il ne voit pas derrière. 2. L’œil céleste voit devant comme derrière, dedans comme dehors; il peut voir même à travers un mur de pierres ou une montagne. 3. L’œil de sagesse voit les écritures, les mots, les sens, les raisons, d’une façon superficielle ou profonde, dans le passé ou dans l’avenir, les causes et les conséquences des actions bonnes ou mauvaises, comme on voit les lignes de la main. 4. L’œil dharmique (relatif au dharma) voit tout l’enseignement des Bouddhas dans le passé, dans le présent et dans l’avenir; il voit aussi les niveaux des gens pour donner un enseignement approprié à chaque niveau. 5. L’œil bouddhique voit toutes les vies antérieures et toutes les vies postérieures. Grâce à cet œil les Bouddhas voient toutes les causes et les conséquences de toutes les actions (karma) des êtres vivants. Ces cinq catégories d’œil sont nées des actions méritoires. Seuls les Bouddhas les ont tous au complet. Bien qu’il y ait cinq catégories d’œil, il n’y a qu’une seule façon de les développer, c’est la détermination de se purifier et d’agir conformément aux vertus de la Conscience Universelle, le Dharma ». 21 6/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Qu’est-ce qu’un corps pur ? ». Le Bouddha dit : « La Vraie Nature de tous les êtres vivants est toujours pure; mais les êtres vivants ne la voient pas, ils voient seulement leurs corps charnels. Après leur illumination, les Bouddhas voient leur Vraie Nature toujours pure, et qui n’est jamais née, jamais disparue, jamais créée, jamais dégradée. Cette Vraie Nature est appelée la nature humaine pour un humain, la nature de la sagesse pour un sage, la nature céleste pour un dieu, la nature bouddhique ou la Bouddhéité pour un Bodhisattva, la nature dharmique ou le Dharma pour un Bouddha. Si l’on ne se purifie pas on n’arrive jamais à voir cette Vraie Nature qui est son « vrai visage », son vrai corps pur depuis toujours. Celui qui veut obtenir la Connaissance sans avoir besoin de guide d’un bon maître tomberait facilement dans le mauvais chemin, il prendrait le faux pour de vrai et deviendrai un mauvais esprit qui perturberait l’esprit des autres. Celui-là aura des difficultés avec le gouvernement dans son vivant et après sa mort son karma le conduira à une renaissance inférieure, il lui faudra alors des 22 milliers des vies successives pour pouvoir reprendre la vie humaine ». 7/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Veuillez nous expliquer ce qu’est le Parinirvāṇa ? » Le Bouddha répondit : « C’est la Conscience pure, sereine, immuable. Tous les Bouddhas des trois temps (passé, présente et future) suivent la même Voie, arrivent à la même Conscience immuable, bénéficient du même Bonheur éternel incomparable. Cette bien heureuse Conscience est appelée le Parinirvāṇa ». 8/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Il faut travailler comment pour arriver à la Sainteté ? » Le Bouddha dit : « Les pratiquants qui ont compris mon enseignement, et qui ont la détermination de suivre la Voie, doivent abandonner l’amour sexuel, se détacher de toute liaison terrestre, observer strictement les règles de bonne conduite (śīla), pratiquer avec vigilance les dix actes méritoires (ne pas tuer, ne pas voler, être chaste, ne pas mentir, ne pas déformer la vérité, ne pas dire du mal des autres, ne pas dire des méchancetés, ne pas convoiter, ne pas être rancunier, chercher toujours à comprendre), maintenir le corps, la bouche et l’esprit dans la pureté, ne pas se laisser influencés par les six 23 objets de la conscience (les objets de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, du goût, du toucher et de l’esprit), concentrer toute leur énergie pour suivre les conseils du Maître et l’enseignement du Bouddha. Ceux-là obtiendront le premier niveau de Sainteté, le Srota āpanna. Les pratiquants qui observent les bonnes manières du Bouddha, qui respectent les règles de pureté, qui pratiquent souvent la méditation pour garder leur conscience pure, qui ont maîtrisé leur corps, leur bouche et leur esprit obtiendront le deuxième niveau de sainteté, le Sakṛdāgāmin. Les pratiquants qui ont les trois karma (du corps, de la bouche et de l’esprit) clairs et légers, qui ne sont plus gênés par les six objets de la conscience, qui ont leur conscience sereine et imperturbable, obtiendront le troisième niveau de sainteté, l’Anāgāmin. Les sages qui utilisent leur conscience sereine pour pratiquer la méditation et la concentration, pour vivre harmonieusement avec la Conscience Universelle, obtiendront le quatrième niveau de sainteté, l’Arhat. Leur mérite dépasse celui des Dieux habitant les six mondes célestes (le Cātvari mahārājākayika, le Trayātriṃśa, le Suyama, le Tuṣita, le Sunirmitanimāṇaratataya, le Paranimritavaśavarti). Les Arhat sont des Saints très vertueux, capables d’aider le Bouddha à tourner la roue du Dharma (à propager 24 l’enseignement du Bouddha). Ils sont sur le chemin direct vers la Vraie Connaissance des Bouddhas, et ne retomberont jamais dans la vulgarité. Ils sont complètement détachés des plaisirs mondains. Ils sont toujours respectables mais humbles, toujours déterminés de respecter les règles de bonne conduite et de suivre la Voie tout en restant libéral. Ils sont purs et n’ont plus de contraintes karmiques ». 9/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les gens qui ont les apparences d’ego, d’autrui, d’êtres vivants, de receveur ? Et, quels sont les gens qui n’ont pas ces apparences ? » Le Bouddha répondit : « Les gens vulgaires qui considèrent leur corps charnel comme leur ego, qui s’attachent à la vie et ont peur de la mort, sont des gens qui ont l’apparence d’ego. Les gens encore motivés par l’amour et la haine, qui n’ont pas leurs sentiments équilibrés, sont des gens qui ont l’apparence d’autrui. Les gens qui s’attachent aux illusions venant de leurs organes des sens, qui ne pensent pas à se libérer des contraintes de leurs karma, sont des gens qui ont l’apparence d’êtres vivants. 25 Les gens qui s’accumulent de karma dans leur conscience parce qu’ils courent après les plaisirs mondains et les choses terrestres, sont les gens qui ont l’apparence de receveur. Les bodhisattva qui savent que leur corps est illusoire, que la vie est impermanente, qui n’ont pas peur de perdre leur vie et leurs richesses, qui ne pensent qu’à acquérir l’enseignement du Bouddha, sont des gens qui n’ont pas l’apparence d’ego. Les bodhisattva qui traitent tous les êtres vivants à égalité puisqu’ils savent que ces derniers ont tous la même Bouddhéité qu’eux, sont des gens qui n’ont pas l’apparence d’autrui. Les bodhisattva qui ont réalisé la Conscience Universelle, qui s’efforcent de se débarrasser de tous les karma pour se libérer du saṃsāra (des renaissances), sont des gens qui n’ont pas l’apparence d’êtres vivants. Les bodhisattva qui ont réalisé leur Vraie Nature, qui se sont purifiés de tous les karma, qui réalisent tous les bienfaits sans aucun préjugé, sont des gens qui n’ont pas l’apparence de receveur. Ceux qui ont ces quatre apparences sont des vulgaires; ceux qui n’ont pas ces quatre apparences sont des bodhisattva. 26 10/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Pourquoi les cinq organes des sens sont-ils les cinq bouddhas, qui plantent les racines de la sagesse ? » Le Bouddha dit : « Celui qui observe strictement les règles de la purification, qui voit sa vraie nature, qui suit les conseils de son Maître clairvoyant pour avoir la vision juste des choses, avec les yeux il voit la bouddhéité, avec les oreilles il entend la bouddhéité, avec le nez il sent la bouddhéité, avec la bouche il explique le bouddhéité, avec l’esprit il comprend la bouddhéité. Avec ces cinq sens il connait parfaitement la bouddhéité, les pouvoirs surnaturels des cinq bouddhas. Ces cinq sens forment donc les racines de la sagesse suprême des bouddhas. Celui qui, en suivant l’enseignement du Bouddha, arrive à garder sa conscience sereine, imperturbable à l’égard des illusions venant des organes des sens, a acquis de bonnes bases pour devenir un Bouddha ». 11/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Comment faut-il pratiquer les six pāramitā ? » Le Bouddha dit : « Celui qui ne mange pas de viande, ne boit pas 27 d’alcool, qui peut donner son argent, abandonner son amour sexuel sans regret, qui ne commet ni actes méchants ni disputes, a pratiqué le danā pāramitā (la plus grande donation). Celui qui observe strictement les règles de bonne conduite et les bonnes manières du Bouddha, qui maîtrise les six troubles passionnels (la convoitise, la colère, l’ignorance, l’orgueil, le doute, la vision fausse), qui abandonne toute mauvaise action, a pratiqué le śīla pāramitā (la plus grande règle de bonne conduite). Celui qui supporte calmement les reproches, qui se résigne calmement aux méchancetés sans avoir besoin de se justifier et sans rancune, qui pense toujours à aider les autres, a pratiqué le ksānti pāramitā (la plus grande patience). Celui qui s’efforce toujours d’apprendre les douze catégories de Sūtra du Bouddha en lisant, en pratiquant, en écrivant, en expliquant aux autres, en se perfectionnant de jour en jour, a pratiqué le vinya pāramitā (la plus grand progrès). Celui qui arrête toutes illusions et circonstances extraordinaires, qui a vaincu l’hébétement et l’étourderie, qui exerce souvent la méditation et la concentration, qui a la concentration aussi stable et solide qu’une montagne, qui a vaincu toutes les tentations, a pratiqué le dhyāna samādhi 28 pāramitā (la plus grande méditation-concentration). Celui qui a percé le mur de l’ignorance, qui perçoit la Vraie Nature des choses, qui comprend parfaitement la Doctrine, qui arrive à expliquer la Vérité aux gens, a pratiqué le prajñā pāramitā (la plus grande sagesse). Celui qui possède ces six pāramitā est déjà sorti du cercle vicieux de la vie et de la mort. C’est un illuminé. Il a traversé les trois mondes (le monde passionnel, le monde formel et le monde sans forme). Il est parvenu aux Dix Terres (Dasabhūmi) des Bodhisattva. Il est parmi les Saints, prêts à devenir Bouddha. 12/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Comment peut-on reconnaître un homme vertueux et intelligent ? » Le Bouddha dit : « Un homme vertueux et intelligent est un homme gentil qui respecte les règles de bonne conduite, qui n’a pas de convoitise, de jalousie, d’attachement aux richesses, qui considère toujours les gens à égalité, sans passion ni haine, qui a de grands moyens pour aider soi-même et les autres à traverser des moments difficiles, qui sait parler de la Doctrine correctement selon le niveau de son interlocuteur, qui fait le bien sans avoir besoin de récompense, qui se perfectionne 29 toujours spirituellement en suivant la Voie et l’enseignement du Bouddha. Il y a aussi des personnages d’une sagesse extrême, d’un mérite extraordinaire, qui sont très habiles dans toute entreprise, qui connaissent tout parfaitement, qui servent d’exemples aux Dieux et aux hommes, qui sont des piliers de la Doctrine, qui sont de grands Maîtres dans la propagation de l’enseignement du Bouddha et des Patriarches, des leaders (guides) réputés dans chaque branche de la Voie. Ils ouvrent la Voie, ferment les chemins de la superstition du diable, conduisent les gens à la Vraie Connaissance des Bouddhas. Ce sont de vrais grands hommes très vertueux et très intelligents ». 13/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Qu’est-ce qu’il faut faire pour être né dans la paradis ? » Le Bouddha dit : « Celui qui croit à la Loi Causale de la nature, qui a pris refuge dans les Trois Joyaux (le Bouddha, le Dharma , le Saṅgha), qui observe les cinq préceptes (ne pas tuer, voler, mentir, commettre d’adultère, consommer des drogues), qui pratique les dix actes méritoires (respecter la vie, respecter la propriété des autres, observer la chasteté, dire la vérité, respecter la vérité, réconcilier les autres, parler gentiment, être toujours honnête, calme, clairvoyant), qui affectionne ses parents, qui suit la Voie, subvient au Saṅgha, 30 présente des offrandes aux Bouddhas, participe à la construction des temples, qui s’efforce de faire toujours le bien et d’éviter le mal, après sa mort renaîtra certainement au deuxième ciel (MahāBrahmāṇa), où il bénéficiera du bonheur céleste avec les cinq merveilleux plaisirs (des formes et couleurs, des sons, des parfums, des goûts, du toucher), où il suffit de penser à quelque chose pour l’obtenir sans avoir besoin de travailler. Une journée au deuxième ciel correspond à cent ans sur la terre. Les Dieux qui y habitent ont tous les cinq pouvoirs surnaturels (la vue céleste, l’ouïe céleste, la connaissance de la pensée d’autrui, la connaissance des vies antérieures, le déplacement rapide comme un éclair); ils bénéficient d’un bonheur serein sans aucune contrainte. Et puis, ô Mañjuśrī, en ce monde terrestre il y a beaucoup de mauvais Maîtres, qui conduisent les gens dans de mauvais chemins. Ils ne connaissent pas la Loi Causale de la nature, ils ne savent pas que tel acte conduira à telle conséquence, ils propagent la superstition en suivant la volonté des diables, ils incitent les gens à tuer des animaux, mêmes des humains, pour offrir aux Dieux, pour se purifier, pour obtenir la bénédiction des Dieux, pour avoir une longue vie… Ils distribuent aussi des amulettes et pratiquent des incantations pour retirer de l’argent aux gens. Leurs arguments ne 31 sont que des mensonges. Si un meurtre pouvait sauver une vie, les Rois vivraient éternellement. Si les amulettes et les incantations pouvaient transporter les âmes au paradis, le paradis serait peuplé d’ignorants et de méchants. Ces mauvais maîtres et ceux qui les suivent seront tombés certainement dans l’enfer, et il sera très difficile pour eux de retrouver la vie humaine. Pourquoi ? - Parce que prier pour obtenir la bénédiction ne vaut pas être généreux et observer les règles de bonne conduite, prier pour avoir une longue vie ne vaut pas respecter et sauver la vie, prier pour avoir la sagesse ne vaut pas apprendre l’enseignement du Bouddha et suivre le guide de bons maîtres, prier pour avoir la paix intérieure ne vaut pas pratiquer la méditation et la concentration. C’est pourquoi, pour suivre la bonne Voie il ne faut pas écouter les maîtres charlatans, pour se libérer du cercle vicieux de la vie et de la mort (saṃsāra) il faut comprendre et suivre la Loi Causale de la nature ». 14/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Comment reconnaît-on les maîtres des six sectes hétérodoxes ? » Le Bouddha dit : « Après mon entrée au nirvāṇa, il aura des 32 sreshthas (mauvais esprits célestes) qui s’infiltreront dans les rangs du Saṅgha. Ils prendront l’apparence d’un śrāmana (un moine bouddhiste), ils se proclament disciples du Bouddha, habitent dans des temples ou des monastères, mais : 1. Ils mangent de la viande et boivent d’alcool. C’est la première secte hétérodoxe. 2. Ils habitent dans des temples ou des monastères avec leurs femmes et leurs enfants, ils mangent de la viande et boire d’alcool. C’est la deuxième secte hétérodoxe. 3. Ils pratiquent la mauvaise voie, ils n’ont pas de maîtres authentiques pour justifier la bonne tradition bouddhique. Ils prétendent avoir acquis un certain niveau de sainteté et parlent de l’enseignement du Bouddha pour tromper les gens. C’est la troisième secte hétérodoxe. 4. Ils profitent de la superstition des gens pour pratiquer l’exorcisme et l’incantation, distribuer des amulettes. C’est la quatrième secte hétérodoxe. 5. Ils suivent la voie de la distinction entre le bien et le mal, entre le bon et le mauvais; ils pratiquent la voyance pour prédire l’avenir. C’est la cinquième secte hétérodoxe. 6. Ils cultivent leur apparence distinguée, hautaine, pour cacher leur ignorance; ils 33 prétendent atteindre la sainteté; ils parlent d’une façon confuse pour tromper les gens; ils ne suivent pas les règles de bonne conduite, ne lisent pas les Sūtra; ils prétendent que chaque individu est un bouddha. C’est la sixième secte hétérodoxe. Ces six sortes de soi-disant maîtres sont des sreshthas hétérodoxes (Roi fantômes) pendant la période finale de mon enseignement. Ils s’infiltrent dans le Saṅgha, dans les temples, dans les monastères pour détruire la Doctrine des Bouddhas, pour donner de mauvaises images du Bouddhisme. Les vrais bouddhistes doivent utiliser des moyens appropriés suivants leurs pouvoirs pour éliminer ces sectes de charlatans et de protéger ainsi le Bouddhisme Authentique. Ceux qui suivent ces sectes hétérodoxes seront tombés dans l’enfer et il sera très difficile pour eux de retrouver la vie humaine ». 15/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Pour des upāsaka ou upāsikā peu intelligents, ayant peu de mérite, qui croient à la Doctrine du Bouddha quoiqu’ils ne la comprennent pas très bien, qui ne savent pas pratiquer la Voie correctement; comment faire pour qu’ils puissent parvenir à la sainteté ? » Le Bouddha dit : 34 « Un pratiquant, même s’il est lent d’esprit, avec sa détermination de suivre la Voie, avec sa foi en la Doctrine du Bouddha, s’il observe strictement les règles de bonne conduite, s’il a le repentir de ses mauvaises actions antérieures, aura sa sagesse augmentée au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il perçoive un jour la Vérité pour devenir un Bouddha. Par contre, ceux qui ne se prosternent pas devant le Bouddha, qui ne croient pas à l’enseignement du Bouddha, qui ne respectent pas le Saṅgha, qui rigolent des actes méritoires, qui critiquent les gens de bonne conduite, qui ne croient pas à la Loi Causale de la nature, qui dédaignent les Sages, qui croient aux diables, qui agissent selon leurs plaisirs et leurs passions, après la mort, ils seront conduits dans l’une des trois mauvaises voies : l’enfer, le monde des âmes affamées et le monde des animaux. Là, ils souffrent énormément sans aucun espoir d’en sortir; même les Bouddhas ne pourront pas les aider ». 16/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Parmi les mauvais karma (les crimes) quels sont les plus graves ». Le Bouddha dit : « Parmi les mauvais karma, 35 tuer et manger de la viande sont les plus graves. Pourquoi ? – Parce qu’un coup de couteau répond à un coup de couteau, qu’une vie répond à une vie, et çà continue dans des milliers de vies successives où l’on s’entre-tue pour manger. C’est pourquoi celui qui a envie de devenir un Bodhisattva, de sortir du saṃsāra doit d’abord apprendre et pratiquer la miséricorde, il doit s’abstenir de tuer et de manger de la viande. Deuxièmement, c’est le vol et la destruction de la propriété des autres. Pourquoi ? - Parce que, d’après la Loi Causale de la nature, on est toujours obligé de rendre ce qu’on a volé, même un sou ou une poignée de riz. C’est pourquoi celui qui a envie de devenir un Bodhisattva, celui qui a envie d’être riche, doit apprendre et pratiquer la générosité et la donation. Troisièmement, c’est le désir et l’acte sexuels. Pourquoi ? - Parce que le désir et l’acte sexuels sont les causes principales de la vie et de la mort. C’est pourquoi celui qui a envie de devenir un Bodhisattva, de sortir du cercle vicieux de la vie et de la mort, doit arrêter le désir et l’acte sexuels. Quatrièmement, c’est le mensonge. Les karma venant de la bouche sont très compliqués, ils engendrent des disputes interminables. Pourquoi ? 36 - Parce que le mensonge créé la méfiance, le mépris, la haine. C’est pourquoi celui qui a envie de devenir un bodhisattva, d’entrer dans la Voie, doit d’abord être sincère et honnête. Cinquièmement, c’est la consommation d’alcool. Pourquoi ? - Parce que l’alcool rend le comportement incontrôlable, l’esprit perturbé et assombri. C’est pourquoi celui qui a envie de devenir un bodhisattva, de développer sa sagesse et la sérénité de sa conscience, ne doit pas boire d’alcool. Ces cinq mauvais karma sont très graves. Il faut les purifier pour pouvoir progresser sur la voie de la sainteté. Celui qui possède ces karma sera condamné à une vie inférieure, et il sera très difficile pour lui de retrouver la vie humaine ». 17/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les mauvais karma qui conduisent à la renaissance dans le monde des âmes affamées ? » Le Bouddha dit : « Les gens avares, désireux de bien s’habiller et de bien manger, prenant des biens sociaux pour l’usage personnel, maltraitant leurs serviteurs, ne pensant qu’à leur confort sans aucun souci des malheureux, après leur mort renaîtront parmi des 37 âmes affamées souffrant de la faim et de la soif incessantes. Les âmes affamées ont leur cou aussi fin qu’une aiguille, leur ventre aussi grand qu’un tambour, leur tête énorme. Les boissons et les aliments portés à leur bouche deviennent brûlants. Leur corps est maigre et hideux. Elles doivent rester dans cet état jusqu’au terme de leur mauvais karma ». 18/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les karma qui conduisent à la renaissance dans le monde des animaux ? » Le Bouddha dit : « Les gens avides de viande et d’alcool, tuent les animaux pour organiser des festins pour se réjouir; après leur mort ils renaîtront dans le monde des animaux pour réparer leurs mauvaises actions antérieures. Les gens qui ont emprunté de l’argent aux autres et qui n’ont pas remboursé, les gens qui ont volé, qui se sont approprié des biens d’autrui, après leur mort seront nés parmi les animaux pour rendre leurs dettes jusqu’à la fin de leurs karma ». 19/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Qu’est-ce le Corps Unique des Trois Joyaux ? ». 38 Le Bouddha dit : « La Sagesse est le Joyau Bouddha, toujours imperturbable. La connaissance de la Vérité est le Joyau Dharma, toujours clair, juste, équitable. La pureté de la Conscience est le Joyau Saṅgha, toujours harmonieux dans la cohabitation et dans le respect des règles de bonne conduite. Ces Trois Joyaux sont les trois qualités d’un Corps Unique, la Conscience Universelle ». 20/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : Honoré du Monde ! Quelles sont les trois règles de pureté ? » Le Bouddha dit : « Premièrement, il faut éliminer toutes les idées méchantes. Deuxièmement, il faut s’efforcer de réaliser toutes les idées méritoires. Troisièmement, il faut s’efforcer d’aider tous les êtres vivants à sortir de leurs malheurs. Ce sont les trois règles de pureté d’un bodhisattva ». 21/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les bons karma qui conduisent à la renaissance sous forme d’un homme ? » Le Bouddha dit : « Respecter les Trois Joyaux, affectionner ses parents, pratiquer les six actes méritoires, observer 39 les cinq préceptes, toujours penser à faire le bien, respecter et fréquenter les Sages, ce sont les bons karma qui conduisent la renaissance sous forme d’un homme. Si l’on ne pratique pas ces actes méritoires pendant trois vies successives, on retombera dans la vie d’une femme; il lui faut alors cinq vies successives de pratique de ces actes méritoires pour redevenir un homme. Si l’on fait le contraire des actes méritoires cités ci-dessus, on risque de perdre la vie humaine et il sera très difficile de la retrouver. Et puis, ô Mañjuśī, l’homme a sept avantages, et la femme a cinq inconvénients. Les sept avantages de l’homme sont : 1. Il a la volonté forte et peut aller où il veut sans peur d’agression. 2. Il est le maître de la situation familiale et a le pouvoir de faire ce qui est bien. 3. Il est le pilier du patrimoine familial, il a la capacité de le développer et de l’entretenir. 4. Il a la capacité de se nourrir, de nourrir sa famille et ses parents, d’aider sa nation. 5. Il est plus apte à prendre de bonnes décisions. 6. Il a la capacité de se faire respecter et de défendre son pays. 40 7. Il a la stabilité d’esprit et fréquente plus facilement les Sages. Les cinq inconvénients de la femme sont : 1.Il est très difficile pour elle d’être le leader (guide) de son pays. 2. Il est difficile pour elle d’être le chef du patrimoine familial. 3. Il est difficile pour elle de commander les autres. 4. Il est difficile pour elle d’être maîtresse d’une situation. 5. Il est difficile pour elle d’être un leader spirituel. Ces avantages et ces inconvénients proviennent du caractère particulier de l’homme et de la femme ». 22/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Celui qui a créé de mauvais karma dans sa jeunesse, et qui commence de suivre la Voie à un âge avancé, peut-il devenir Bouddha ? » Le Bouddha dit : « L’océan des souffrances est sans bornes, il faut rebrousser chemin pour arriver à la rive des connaissances. Celui qui a le repentir, qui décide de ne plus faire le mal, de ne plus faire que le bien, de trouver un maître clairvoyant pour 41 apprendre la Doctrine, de suivre la Voie transcendante, d’être végétarien, d’entretenir les interdictions pour se purifier, acquerra la vision juste et deviendra un Bouddha ». 23/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Un upāsaka ou une upāsikā qui ont passé une grande partie de leur vie à suivre le régime végétarien et les règles de bonne conduite, à exercer des actes méritoires, mais à un âge avancé, abandonnent les règles de bonne conduite et la pratique de la Voie. Ont-ils gardé leurs bons karma et leurs mérites ? » Le Bouddha dit : « Bien qu’ils gardent encore leurs bons karma et leurs mérites, ils ne sont pas supportés par la force du grand vœu, ils ont perdu la vision juste en quittant leur maître. Les six troubles passionnels leur font perdre au fur et à mesure leurs mérites antérieurs. Leur conscience sera perturbée et ils ne pourront plus devenir Bouddha. Alors, s’ils ont l’habitude de tuer des animaux pour manger, ils seront tombés dans le monde des génies ou des dieux. Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit rois des esprits errants, soit yakṣa (génie méchants) soit rākṣasa (diables) pour recevoir des offrandes. Quand 42 leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissance dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour eux de la retrouver. S’ils s’enivrent souvent, ils seront tombés dans le monde des diables. Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit des diables talentueux, soit des diables éoliens ou lunatiques, soit des diables volatils. Quand leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissances dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue ce sera très difficile pour eux de la retrouver. S’ils sont passionnés d’actes sexuels, ils seront tombés dans le monde des mara (fantômes). Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit des sresthras (rois fantômes), soit des Mara (fantômes), soit des mara femelles. Quand leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissance dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour eux de la retrouver. S’ils ont commis des vols, ils seront tombés dans 43 le monde des mauvais esprits. Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit des esprits pervers, soit des démons, soit des gens cupides. Quand leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissance dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour eux de la retrouver. S’ils ont l’habitude de mentir, ils seront tombés dans le monde de la sorcellerie. Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit des renard-fantômes, soit des fantômes flatteurs, soit des fantômes volatils. Quand leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissance dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour eux de la retrouver. S’ils sont rancuniers et coléreux, ils seront tombés dans le monde des asura. Suivant leurs bons karma et leurs mérites antérieurs, ils peuvent devenir soit des rois d’asura, soit des asura mâles, soit des asura femelle, qui aiment les disputes et les combats pénibles et interminables. Quand leurs bons karma et leurs mérites sont épuisés, leurs mauvais karma les conduiront à la renaissance 44 dans un monde inférieur. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour eux de la retrouver. Pourquoi ? - Parce que : Pratiquer la Voie en mangeant de la viande c’est comme prendre l’ennemi pour son enfant; ce n’est pas raisonnable pour acquérir ainsi de bonnes relations. Pratiquer la Voie en s’enivrant d’alcool c’est comme boire du poison; ce n’est pas raisonnable pour acquérir ainsi la tranquillité et le bonheur. Pratiquer la Voie en volant ce qui appartient aux autres c’est comme verser de l’eau dans un récipient troué; ce n’est pas raisonnable pour avoir le récipient plein d’eau. Pratiquer la Voie en continuant les plaisirs sexuels c’est comme cuire le sable pour avoir du riz, c’est impossible. Pratiquer la Voie en continuant à mentir et à parler méchamment c’est comme un simple citoyen qui prétend être le roi; ce n’est pas raisonnable pour obtenir ainsi le pouvoir et la richesse. Pratiquer la Voie pour devenir bouddha tout en restant coléreux, combatif, sans compassion ni miséricorde, c’est comme traverser un océan dans une barque trouée, c’est la noyade certaine dans un monde inférieur. Celui qui veut réussir dans la pratique de la Voie, qui veut cueillir le fruit bodhi, doit observer 45 strictement les interdictions, les règles de bonne conduite et de pureté du Bouddha; mieux vaut mourir que de violer ces règles. Le Tathāgata dit que cette personne a acquis de bonnes bases pour devenir bouddha tout en restant sur la terre. Ô Mañjuśrī, le Tathāgata a réussi grâce au respect des règles de la pureté depuis l’émanation de sa volonté de trouver le remède pour guérir les souffrances des êtres vivants. Le Tathāgata a réussi grâce à la sincérité et à l’honnêteté immuables depuis très très longtemps. Le Tathāgata a réussi grâce au grand vœu de trouver la Vérité pour sauver les êtres vivants du saṃsāra. Le Tathāgata a réussi grâce au sentiment égalitaire sans aucune discrimination entre les proches et les ennemis. Le Tathāgata a réussi grâce à l’esprit égalitaire dans la recherche des maîtres renommé pour apprendre. Le Tathāgata a réussi grâce à la patience et la miséricorde. Le Tathāgata a réussi grâce à l’assiduité dans la recherche de la Voie pour la libération du saṃsāra. Le Tathāgata a réussi grâce à la volonté de faire ce qui est difficile à faire, d’abandonner ce qui est difficile d’abandonner, d’apprendre ce qui est difficile d’apprendre. Enfin, le Tathāgata a réussi de trouver la Voie de la Vraie Connaissance et de la 46 Vraie Libération grâce à la sagesse suprême (prajñā pāramitā) ». 24/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Celui qui, durant sa vie, n’a pas observé le régime végétarien ni les règles de bonne conduite, n’a pas pratiqué des actes méritoires, peut-il parvenir à la sainteté si, après sa mort, ses enfants organisent de solennelles séances de prières en sa faveur avec la participation d’un grand nombre de moines ? » Le Bouddha dit : « Pour une personne qui n’a pas de mérites en son vivant, après sa mort, même si ses enfants organisent de solennelles séances de prières ou accomplissent des actes méritoires en sa faveur, il ne peut bénéficier que trois dixième des bienfaits de ses enfants. Pourquoi ? - Parce que le mérite est quelque chose de personnel, s’il vient de ses enfants, ce sont eux qui bénéficient de la totalité du bon karma, lui-même ne récupère qu’une faible partie. D’autre part, s’il y a des gens impurs qui mangent de la viande et boivent d’alcool et qui participent aux prières, les Bons Esprits, les Saints les Sages ne viendront pas pour exaucer les prières et celles-ci peuvent créer de mauvais karma et pour les enfants et pour le défunt. Pour 47 que les prières soient bénéfiques pour leur parent défunt, les enfants doivent d’abord se purifier en observant le régime végétarien et les règles de bonne conduite, puis organisent des séances de prières solennelles pendant quarante neuf jours, puis pendant trois ans après la mort de leur parent. Ils doivent inviter des personnes de bonne conduite et des moines purs à participer aux prières. Ils doivent réaliser la libération des animaux captifs, participer à l’impression et à la distribution des Sūtra, faire des offrandes aux Bouddhas et au Saṅgha en dédiant ces bienfaits à la purification des karma du défunt. Avec toutes ces actions, les vivants ont des mérites, le défunt est purifié, les Saints sont contents de les aider ». 25/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Qu’est-ce qu’un Maître clairvoyant et rigoureux ? » Le Bouddha dit : « Après l’entrée du Tathāgata au Nirvāṇa, les Bodhisattva et les Patriarches se transmettront le sceau spirituel du Bouddha, ils continueront à propager la sagesse du Bouddha. Chacun dans une région, ils enseignent la Doctrine à ceux qui ne la connaissent pas, mais qui ont les conditions requises pour la recevoir, pour pratiquer la Voie, 48 pour battre les Mara et les hétérodoxes, pour acquérir la connaissance des Bouddhas. Pour les gens vulgaires, ils les aident à développer de bons karma et des visions justes, à avoir la foi en la Doctrine. S’ils rencontrent un upāsaka ou une upāsikā purs, intelligents, ils cherchent à développer en lui la sagesse suprême pour pouvoir recevoir le sceau spirituel du Bouddha. C’est ainsi que la roue du Dharma va continuer à tourner sans fin. Ceux-là sont des Maîtres clairvoyants et rigoureux. Tous ceux qui ont la chance de les rencontrer, réussiront à devenir bouddha ». 26/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Supposons qu’il y a un homme ou une femme qui ont la chance de fréquenter un Maître clairvoyant et rigoureux pour apprendre la Doctrine, mais des fois ils le croient, des fois ils ne le croient pas; ils prennent refuge au Maître, mais ils ont encore des doutes. Ils ne comprennent pas très bien la Doctrine, et ils reprochent au Maître de ne pas vouloir s’occuper d’eux. Comment le Maître peut-il aider ces personnes ? » Le Bouddha dit : « Ces gens de peu de mérites, de faible intelligence, ne peuvent pas comprendre le 49 Dharma (la Vérité Absolue), parce qu’ils s’accrochent à leurs préjugés, à des choses matérielles, qu’ils sont orgueilleux et fiers de leurs mauvaises connaissances. Tout cela fait obstacle à la compréhension du Dharma. Pourquoi ? - Parce que quelqu’un qui respecte son Maître respect aussi son enseignement et le met en pratique. Qui ne respecte pas son Maître ne peut pas pratiquer la Voie à cause de son orgueil. Il semble marcher dans la même direction avec son maître, mais il y a une longue distance qui les sépare. Après la mort, il tombera dans l’enfer Avīci (enfer avec des souffrances continues), même les Bouddhas ne pourront pas l’aider. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile pour lui de la retrouver ». 27/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Veuillez nous expliquer ce qu’est la donation des sept joyaux du corps ? » Le Bouddha dit : « Ne pas avoir envie de posséder c’est donner. Ne pas convoiter la beauté c’est la donation du joyau visuel. Ne pas désirer une voix douce, un son harmonieux c’est la donation du joyau auditif. Ne pas désirer un parfum c’est la donation du joyau olfactif. Ne pas désirer un bon goût c’est 50 donation du joyau gustatif. Ne pas désirer un toucher doux et agréable c’est la donation du joyau tactile. Ne pas convoiter les amours, les pouvoirs, les richesses c’est la donation du joyau dharmique. Ne pas envier les festivités et les joies mondaines c’est la donation du joyau bouddhique. Celui qui exerce la donation de ces sept joyaux de son corps mérite des dizaines de milliers de fois plus que celui qui donne de l’or, de l’argent, des diamants, des rubis, des perles… Car les pierres précieuses ne sont pas comparables aux qualités morales ». 28/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Qu’est-ce que la citadelle Rājagṛha ? » Le Bouddha dit : « Gṛha » veut dire maison, c’est la conscience; « Rāja » veut dire Roi, c’est la conduite; la citadelle c’est l’ensemble des abstinences (śīla). Les six organes des sens (les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps, le cerveau) sont considérés comme les six ministères du Roi. Les six objets des sens (les formes et couleurs, les sons, les odeurs, les saveurs, les surfaces, les idées) sont considérés comme les six armées de l’ennemi. Les six consciences (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher, la pensée) sont considérés comme les six portes d’entrée. Les cinq passions (la richesse, la beauté, la 51 célébrité, le manger, le sommeil), sont considérés comme les cinq obstacles. La vue, l’ouïe, la compréhension, la connaissance sont considérées comme les quatre grands ministres. Le Roi s’installe dans la maison de la Conscience, il prend des décisions et donne des ordres avec l’aide des six ministres, dont quatre grands ministres. Si le Roi est vertueux, impartial et juste, les six ministres feront bien leur travail, le pays sera bien gouverné, les citoyens respecteront la loi, les six portes d’entrée de la citadelle seront bien gardées, les six armées ennemies n’oseraient pas s’infiltrer, et le pays sera en paix. Si le Roi n’est pas vertueux, ni impartial, ni juste, s’il préfère écouter les flatteurs, les six ministres auront des idées et des actions contradictoires, le pays sera en désordre, les citoyens ne respecteront pas la loi, les six portes d’entrée de la citadelle seront mal gardées, les six armées ennemies attaqueront par les six portes et emporteront toutes les richesses, tous les mérites, et le pays sombrera dans la misère. Gouverner notre conscience c’est comme gouverner un pays, il faut être vertueux et ferme, sincère et loyal, impartial et juste, il faut aussi une bonne réglementation et une bonne planification. C’est pourquoi notre conscience est considérée 52 comme la citadelle Rajāgṛha ». 29/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du monde ! Comment peut-on savoir qu’on a en soi le bouddha et le dharma ? » Le Bouddha dit : « Reconnaître qu’on a la capacité de savoir c’est reconnaître qu’on a « le bouddha en soi ». Reconnaître qu’on peut comprendre les choses de ce monde et même les choses surnaturelle c’est reconnaître qu’on a « en soi le dharma ». La conscience est principale, le physique doit être nourri. Le bouddha est principal, le dharma doit être entretenu. C’est pourquoi l’alimentation sert à nourrir le corps; la Doctrine sert à développer la sagesse. Quand la sagesse est pleinement développée on devient un Bouddha ». 30/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Pourquoi le Bodhisattva Avalokiteśvara a-t-il mille bras et mille yeux ? » Le Bouddha dit : « L’œil représente la vision (la compréhension) de la Conscience Universelle (du Dharma); le bras représente les moyens concrets pour aider les êtres vivants. Celui qui a compris la Conscience Universelle a la même vision que celle de mille Bouddhas; ceux-ci sont représentés par mille yeux. Cette sagesse suprême permet de réaliser 53 d’innombrables moyens concrets pour aider les êtres vivants; ce mérite est équivalent à celui de mille Bouddhas représentés par mille bras. Cette image veut dire que le Bodhisattva Avalokiteśvara a la sagesse suprême des Bouddhas et, motivé par la compassion, peut réaliser d’innombrables moyens concrets pour aider les êtres vivants ». 31/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : Honoré du Monde ! Veuillez nous expliquer les trois poisons ». Le Bouddha dit : « Le premier poison est l’ignorance et les visions fausses. Le deuxième poison est la convoitise, le désir. Le troisième poison est la colère, la rancune. Ce sont les trois karma qui conduisent aux trois voies maléfiques : l’enfer, les âmes affamées, les animaux. Une fois la vie humaine perdue ce sera très difficile de la retrouver ». « 32/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les quatre grands éléments ? » Le Bouddha dit : « La terre est tout ce qui est solide. L’eau est tout ce qui est liquide. Le feu est la température, la chaleur. Le vent est tout ce qui est mobile. Le corps humain est composé de ces quatre grands éléments. La peau, la chair, les 54 tendons, les os… appartiennent au grand élément terre. La salive, la sueur, l’urine, le sang… appartiennent au grand élément eau. La chaleur du corps appartient au grand élément feu. La respiration, la circulation du sang, les battements du cœur… appartiennent au grand élément vent. Quand les quatre grands éléments fonctionnent harmonieusement, le corps est en bonne santé. Quand il y a disfonctionnement des quatre grands éléments, le corps souffre d’une maladie ». 33/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Comment exprimer la piété filiale d’un enfant envers ses parents ? » Le Bouddha dit : « Pour exprimer sa piété filiale envers ses parents, un enfant ne doit pas tuer pour se nourrir, ne doit pas receler des biens publics, il doit respecter les trois joyaux, subvenir aux besoins des parents, il ne doit pas s’enivrer, s’agiter, aimer, être jaloux, il doit pratiquer avec les autres le développement du mérite de la sagesse, il doit vivre en harmonie avec les autres. Ainsi, si les parents sont encore vivants ils auront la bonne santé et la joie, si les parents sont décédés ils seront nés dans un monde meilleur. Si quelqu’un 55 tue deux ou trois animaux chaque jour pour offrir à ses parents ou à ses ancêtres, il créé de mauvais karma pour lui-même et pour ses parents. C’est une grande ingratitude envers ses parents. Ensemble ils créent de mauvais karma en leur vivant, ensemble ils iront dans de malheureuses voies du saṃsāra. Une fois la vie humaine perdue, ce sera très difficile de la retrouver ». 34/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Quels sont les moyens pour être né dans un monde heureux ? » Le Bouddha dit : « Il y en a quinze : 1.Il faut abandonner la méchanceté et éviter de tuer. 2.Il ne faut pas manger de la viande, ni s’enivrer. 3.Il ne faut pas produire ni vendre de l’alcool. 4.Il ne faut pas nuire les uns aux autres. 5.Il ne faut pas se tromper en montrant le chemin aux autres. 6.Il ne faut pas créer des incendies de forêts et dans les montagnes. 7.Il ne faut pas se plaindre de son sort. 8.Il ne faut pas dédaigner les Génies, ni des Dieux. 9.Il ne faut pas prononcer des mots méchants. 10. Il faut pratiquer la générosité et la 56 compassion. 11. Il faut être économie et savoir se contenter de ce qu’on a. 12. Respecter les personnes âgées, aider les pauvres. 13. Aider les personnes en danger et les victimes de guerres ou d’une catastrophe naturelle. 14. Faire le bien, acquérir des mérites et de bons karma. 15. S’entraider de la même façon avec les amis comme avec les ennemies. Celui qui pratique ces quinze actions aura les quinze mérites de pureté, et, après sa mort, il sera né dans un monde céleste ou dans le monde humain mais dans de bonnes conditions pour bénéficier de la paix et la joie ». 35/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Veuillez nous expliquer ce qu’est la bonne volonté ? » Le Bouddha dit : « La bonne volonté vient de la bonté et de la volonté d’agir dans l’intérêt d’une autre personne sans attendre de récompenses. Par exemple : Aider quelqu’un à faire quelque chose sans attendre de récompenses, subvenir aux besoins de quelqu’un sans rien demander en retour, agir dans 57 l’intérêt de quelqu’un sans avoir besoin qu’il le sache. Celui qui a de bonne volonté peut réaliser le vœu d’une autre personne, abandonner ce qui est difficile d’abandonner, se résigner quand il est difficile de se résigner, faire ce qui est difficile de faire, sauver les autres dans des cas difficiles, avec un esprit égalitaire sans aucune distinction. Ce ne sont pas de simples promesses mais de vrais actes concrets. Un ignorant parle de bonne volonté mais sa conscience n’est pas bienfaisante. Par contre, un sage exerce la bonne volonté sans en parler, il ne pense qu’aux intérêts des autres sans avoir besoin d’être connu. Voilà la vraie bonne volonté. Il y a des gens qui donnent dix centimètres pour avoir un mètre, qui sème un peu pour récolter beaucoup; ce ne sont pas des gens de bonne volonté ». 36/ Le Bodhisattva Mañjuśrī demanda au Bouddha : « Honoré du Monde ! Ayez la miséricorde de nous expliquer ce qu’est la sagesse, ce qu’est l’idiotie, ce qu’est l’ignorant, ce qu’est l’éveillé ? » Le Bouddha dit : « La sagesse c’est aussi la compréhension. Le sage sait qu’il existe la Voie bouddhique à pratiquer, qu’il existe la Doctrine bouddhique à 58 apprendre, qu’il existe des Maîtres clairvoyants à trouver, qu’il existe des mérites à réaliser, qu’il existe des péchés à se repentir; il comprend aussi la loi causale de la nature, il connaît le monde terrestre et les mondes supérieurs, il sait que tels actes conduisent à telles conséquences. Après avoir appris, observé, constaté et compris, il se met à abandonner le mal et à pratique le bien, à quitter le mauvais chemin pour suivre le chemin de la Vérité et du Bonheur. Il ne parle pas, ne fait pas des choses inutiles, ne suit pas le chemin qui conduit nulle part, n’accepte pas un objet mal acquis. Il s’efforce toujours de purifier ses pensées et ses actes, d’accumuler des mérites, de créer un bon souvenir pour la postérité. L’idiotie c’est l’incompréhension, c’est l’obscurité de la conscience. Un idiot ne voit pas clair, il ne distingue pas le haut et le bas, le bien et le mal; il ne sait pas qu’il existe le paradis et l’enfer; il ne comprend pas la loi causale de la nature; il ne croit pas aux conséquences des péchés et des mérites; il ne croit pas au saṃsāra; il s’accroche aux plaisirs mondains, il tue pour le plaisir gustatif. Durant sa vie, il tue des centaines de milliers d’êtres vivants qui le rencontreront dans plusieurs vies successives pour demander la dette 59 de sang. C’est ainsi qu’on continue à s’entretuer perpétuellement. Pourquoi ? - Parce que les bœufs, les chevaux, les cochons, les chèvres… peuvent être nos amis, nos ennemis ou nos proches pendant plusieurs vies successives avant d’être nés sous formes d’animaux. Les idiots les tuent pour manger, ils ne savent pas que c’est peut-être leurs parents, leurs enfants, leurs cousins… Sur le chemin du saṃsāra on s’entretue, on se mange les uns les autres indéfiniment. Une fois la vie humaine perdue ce sera très difficile de la retrouver. L’ignorant est celui s’accroche à la vie, qui aime boire, la sexualité, les sensations fortes. Ses six organes de sens courent après les six objets extérieurs pour obtenir le maximum de plaisirs. Il ne pense qu’aux intérêts immédiats, il ne voit pas les malheurs qui vont suivre. Il ne sait pas ce que c’est le vrai bonheur, il passe son temps à rechercher des sensations agréables et des jouissances illusoires venant de l’extérieur, à l’encontre de la bouddhéité et de la sagesse. Il s’éloigne ainsi de plus en plus de la Vérité, sa Conscience devient de plus en plus obscure, il se perd dans l’océan des souffrances du saṃsāra, même les Saints ne peuvent pas le sauver. 60 L’éveil est celui qui comprend que sa vraie Conscience est Bouddha, il adore la pratique assidue de la Voie pour purifier les karma du corps, de la bouche et de l’esprit, pour garder les six organes des sens toujours sereins et inaltérables. Il a d’innombrables moyens pour sauver soi-même et les autres du saṃsāra dans un esprit égalitaire, pour se progresser ensemble vers le résultat final du bouddhisme. Bien qu’il soit dans le monde terrestre, il ne se laisse jamais souillé par l’environnement terrestre. Au contraire il fait tourner la roue du Dharma (propager l’enseignement du Bouddha) pour transformer le monde terrestre en monde de la Terre Pure, l’enfer en paradis, pour montrer la bouddhéité aux ignorants, pour aider tous les êtres pensants à sortir de leurs malheurs. Celui qui a la chance de faire des offrandes à cette personne aura de même mérite que de faire des offrandes aux trois générations de Bouddhas. Pourquoi ? - Parce que la découverte de la Vérité pour soi-même et pour les autres est la vraie illumination. Prêcher pour enseigner la vraie Connaissance aux autres c’est le merveilleux pouvoir surnaturel des Bouddhas. Un éveillé est un bodhisattva, il a perçu la connaissance secrète des Bouddhas, son enseignement est authentique. Un 61 upāsaka ou une upāsikā qui ont la chance de voir un éveillé, de l’entendre prêcher, de croire en son enseignement et de le mettre en pratique, réussiront sûrement à devenir bouddha. Ainsi, tout le monde, hommes ou femmes, jeunes ou âgés, riches ou pauvres, personnages importants ou simples citoyens, s’ils rencontrent un éveillé pour apprendre la Doctrine et pratiquer la Voie, réussiront sûrement à devenir bouddhas ». Puis, le Bouddha prononça cette strophe : Un upāsaka, une upāsikā Qui ont vu et entendu un vrai Maître clairvoyant Qui pratiquent la Voie après avoir compris la Doctrine Réussiront sûrement à devenir Bouddhas ». Alors le Bodhisattva Mañjuśrī dit : « Honoré du Monde ! Les êtres vivants ont tous en soi la bouddhéité; seulement parce qu’ils ne pratiquent pas la Voie, qu’ils ne peuvent pas devenir Bouddhas ». Le Bouddha dit : « Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas devenir Bouddhas, mais parce qu’ils doivent rendre leurs dettes karmiques. Pourquoi ? - Parce que depuis la nuit des temps, les êtres vivants ne cultivent pas les mérites, par contre ils créent souvent de 62 mauvais karma, donc des ennemis et des dettes qu’ils doivent rendre les uns aux autres. Vous ne pardonnez pas aux autres, les autres ne vous pardonnent pas; c’est ainsi que le réseau des mauvais karma s’étend partout dans les trois mondes (le monde passionnel, le monde formel et le monde sans formes) et les six voies (les dieux, les hommes, les asura, les damnés à l’enfer, les âmes affamées, les animaux). Même s’ils ont payé leurs dettes et retrouvé la vie humaine, comme ils n’ont pas de mérites, ils ne connaîtront pas la Doctrine. Même s’ils rencontrent la Doctrine, leurs organes des sens sont assez obscurs, et ils n’arriveront pas à la comprendre pour la mettre en pratique. Ô Mañjuśrī, celui qui n’observe pas l’interdiction de tuer, perd la graine de la miséricorde. Celui qui n’observe pas l’interdiction de voler, perd la possibilité d’être riche. Celui qui n’observe pas la règle de chasteté, perd la graine de la pureté. Celui qui n’observe pas la règle de la franchise, qui ment et déforme la vérité, perd la possibilité d’être écouté. Celui qui n’observe pas la règle d’abstinence d’alcool, qui boit et s’enivre, perd la graine de la sagesse. C’est pourquoi, celui qui n’observe pas les cinq premières règles de bonne conduite ne pourra jamais accéder aux 63 mondes célestes ni au monde humain. Celui qui observe strictement ces cinq règles ne sera jamais né dans les trois mondes méchants (l’enfer, les âmes affamées, les animaux). Chaque personne décide soimême de son sort, heureux ou malheureux. Pourquoi ? - Parce que celui qui se perfectionne de jour en jour, parviendra à la Sainteté, celui qui ne se perfectionne pas, ne parviendra jamais à la Sainteté. Pour éviter l’enfer, il faut abandonner la méchanceté. Pour éviter le monde des âmes affamées, il faut abandonner la convoitise et l’avarice. Pour éviter la vie animale, il ne faut pas manger de la viande. Pour avoir la vie humaine, il faut respecter les cinq interdictions. Pour être né dans les mondes célestes, il faut pratiquer les six actes méritoires. Pour devenir Bouddha, il faut d’abord comprendre la Conscience Universelle pour pouvoir vivre conformément avec elle puis il faut comprendre la Loi Causale de la nature pour éviter les mauvais karma et pour accumuler les mérites, il n’y a aucun doute ! » Le Bodhisattva Mañjuśrī s’exclama : « Que c’est merveilleux ! Quelle chance pour nous ! La vie humaine est difficile d’obtenir, et maintenant nous l’avons obtenue ! La Doctrine est difficile de trouver, et maintenant nous l’avons 64 trouvée ! Une personne vertueuse et intelligente est difficile de rencontrer, et maintenant nous l’avons rencontrée ! Nous avons eu toutes les conditions favorables pour nous perfectionner; ce sera très dommage si nous n’engageons pas tout de suite à apprendre la Doctrine et à pratiquer la Voie du Bouddha ». Alors, les bodhisattva novices, les Bhikṣu, les Bhikṣunī, les upāsaka, les upāsikā, les Dieux, les dragons, les huit espèces célestes ont compris qu’ils ont tous en soi la bouddhéité depuis toujours, que tous les mérites sont dans leur conscience, qu’il appartient à chacun de purifier son corps et de développer sa sagesse pour atteindre l’illumination, et que personne d’autre ne pourra travailler pour leur réussite. Après avoir écouté le Bouddha, tout le monde se réjouit, a compris son enseignement, et décide de le mettre en pratique. Ici termine l’enseignement du Bouddha sur « Le Cœur de Diamant ».

 Traduit en français par Minh Thiện D.X. Le 1er Juin 2000 à Antony – Franc 

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