Enseignement du Bouddha aux enfants :
Le Bouddha éduquait tous les enfants comme il le faisait avec son propre fils, mais il adaptait son discours en fonction du caractère de chacun d’eux. Il distinguait notamment les enfants qui, tels des chevaux sauvages, étaient peu disposés au dialogue et au respect, et ceux qui, semblables à l’éléphant, savaient écouter et suivre aisément les conseils qu’on leur donnait. Il recommandait ainsi de rappeler aux enfants qui agissaient comme un cheval sauvage les sanctions qu’ils encouraient s’ils n’agissaient pas de manière juste, afin de leur éviter les conséquences bien plus lourdes qu’ils souffriraient s’ils laissaient libre cours à leur comportement inapproprié. Il insistait aussi, lorsque les enfants faisaient quelque bêtise, sur l’importance d’une pensée, d’une parole et d’une action justes. Enfin, il se donnait lui-même comme exemple, conscient qu’un enfant ne saurait croire un adulte dont les propos contredisent les actions. Ainsi fit-il, par exemple, avec son fils Rahula :
Rahula, était un enfant turbulent qui mentait souvent. Par exemple, lorsque le Bouddha s’était absenté, il disait aux visiteurs qu’il était présent, et dans les circonstances inverses, il tenait le discours inverse. Pour corriger son fils, il utilisa un rituel qui, dans les monastères, consistait à se laver les pieds avant d’y entrer et avant d’en sortir. Le Bouddha venait de laver ses propres pieds, quand il posa la question suivante à Rahula :
« Rahula, peut-on boire de cette eau dans laquelle j’ai lavé mes pieds ?
– Non, assura son fils, car l’eau est sale.
– Et si je verse cette eau dans un autre récipient, puis-je boire cette eau ?
– Non, fit l’enfant, car cette eau reste sale.
– Et si je prends encore un autre récipient, mais que je ne change pas l’eau, puis-je la boire ?
– Non, puisque l’eau n’a pas changé.
– Eh bien, vois-tu, Rahula, il en va de même pour les mensonges. Tu peux tenir des discours différents, te présenter sous une autre apparence, devenir moine, tout cela ne changera rien à la mauvaise habitude que tu as prise de mentir. Il pourrait même rester un fond d’eau sale dans le récipient que tu aurais vidé, cela ne la rendrait pas plus propre. Ainsi, de la même manière que nul ne voudra boire dans un récipient qui contient une eau sale, nul ne voudra placer sa confiance dans un être qui ment sans cesse, et quand bien même il aurait vidé l’eau sale de ses mensonges, il en resterait toujours assez de résidus pour que personne ne veuille croire dans ses paroles. »
Rahula n’avait pas jusque-là, réalisé que ses petits mensonges pouvaient générer de nombreuses souffrances et, s’étant confessé, il s’engagea à ne plus mentir.